La jarre fêlée Tous les matins, un paysan chinois allait chercher de l’eau à la rivière. Il remplissait deux jarres qu’il suspendait aux deux bouts d’un solide bâton posé sur ses épaules. Mais l’une des jarres était fêlée et l’eau gouttait le long du chemin. La jarre en était afigée. Elle en souffrait, car elle avait le sentiment de ne pas accomplir correctement ce pour quoi elle était faite. Aussi, un jour, elle demanda pardon au paysan. – De quoi dois-je donc te pardonner ? s’étonna-t-il. – Tu le sais bien, répondit-elle, je suis fendue et je ne rapporte à ta maison que la moitié de ce que tu as puisé. J’ai honte de moi. J’aimerais être comme ma compagne qui fait avec honneur son travail de jarre. – Retourne-toi, lui dit-il. Et que vois-tu de ce côté du chemin ? – Des fleurs, des fleurs partout, tout le long de la route. – Ces fleurs, c’est toi qui les as fait naitre, et elles sont devenues belles parce que tu les arroses chaque matin ! Elles te rendent grâce, comme je te rends grâce, ca...
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L’œil de l’hippopotame Un hippopotame traversait un marigot lorsque, soudain, l’un de ses yeux se détacha et tomba au fond de l’eau. L’hippopotame se mit alors à chercher de tous côtés. Il tournait et retournait sur lui-même, fouillait à gauche, à droite, devant et derrière lui. Mais il ne trouvait pas trace de son œil. En le voyant faire, les oiseaux du fleuve ne cessaient de lui crier : – Calme-toi ! Mais calme-toi donc ! Mais l’hippopotame affolé ne les entendait pas. Il lui fallait absolument retrouver son œil perdu. Alors, les poissons et les grenouilles joignirent leurs voix à celles des oiseaux : – Calme-toi, hippopotame ! Mais calme-toi donc! Finalement, l’hippopotame fnit par les entendre. Il s’immobilisa et les regarda. Aussitôt, la vase et la boue qu’il soulevait en pataugeant se posèrent au fond du marigot. Et entre ses pattes, dans l’eau redevenue claire, l’hippopotame aperçut son œil. Il le ramassa et le remit à sa place. Michel Piquemal, Philippe Lagautrière, Les Philofabl...
L’artichaut L’artichaut, dont la silhouette évoque une fleur en bouton, est un héritage culinaire méditerranéen. Il a été autrefois un incontournable des tables printanières et estivales, s’épanouissant au même rang que les carottes râpées et les tomates. Accompagné de vinaigrette, il trouvait aisément sa place en entrée, à une époque où le plaisir de manger lentement était encore valorisé. Mais les temps ont changé. Frappé de plein fouet par le réchauffement climatique, et les nouveaux modes de consommation, l’artichaut voit sa production chuter. Les raisons ? Une cible démographique vieillissante et une jeune génération qui le boude. En effet, près de 70% des consommateurs d’artichauts en France auraient plus de 60 ans. Un constat alarmant pour ce légume riche en fibres, connu pour ses bienfaits sur la santé. Conscient de cette crise, le premier producteur français, Prince de Bretagne, a tenté de rapprocher l’artichaut des jeunes et notamment des étudiants. À Rennes, 500 a...
